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Canadian Journal of Family Law

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79

Document Type

Article

Abstract

Dans le contexte de la protection de la jeunesse, la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ) édicte les pouvoirs et responsabilités des intervenantes sociales œuvrant à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et encadre la relation entre celles-ci et les familles. Cette loi octroie aux intervenantes un double mandat, qui implique à la fois celui de l’aide et celui du contrôle et de la surveillance. Selon la littérature relative aux pratiques sociales dans ce domaine, les familles suivies par la DPJ peuvent se sentir observées, traquées, dénuées d’intimité et considèrent difficile de laisser entrer une étrangère dans leur vie privée. Dans ce texte, l’auteure se questionne sur l’incidence des normes législatives en protection de la jeunesse sur l’intervention sociale de la DPJ et soumet l’hypothèse que la LPJ crée un cadre juridique où il est difficile d’établir un lien de confiance entre les familles et les intervenantes sociales puisque le contrôle et la surveillance peuvent prendre le dessus sur l’aide à apporter aux familles. Ce lien de confiance semble non seulement fragilisé par l’ampleur des pouvoirs et responsabilités octroyés aux intervenantes sociales par la loi, mais aussi par la judiciarisation des dossiers à la Chambre de la jeunesse.

In the context of youth protection, the Youth Protection Act (YPA) of Québec sets out the powers and responsibilities of the social workers of the Direction of Youth Protection (DYP) and governs the relationship between them and families. This law gives social workers a double mandate, which implies assistance and control and surveillance. According to the literature on social practices in this field, families monitored by the DYP may feel observed, stalked, deprived of privacy, and find it difficult to let a stranger into their private life. Thus, in this text, the author questions the impact of legislative standards on the YPD's social intervention and hypothesizes that the YPA creates a legal framework where it is difficult to establish a bond of trust between families and social workers since control and surveillance take precedence over the assistance to be provided to families. This bond of trust is not only weakened by the extent of the powers and responsibilities granted to social workers by the YPA, but also by the judicialization at the Court of Quebec.

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